Pour une agriculture durable au sahel

Analyse de la compétitivité de la filière riz au Sénégal

Palette de sacs 25 kg de riz long grain Royal Sénégal

Le prix des produits de première nécessité, comme le riz, est un sujet sensible pour les consommateurs au Sénégal. Chaque hausse de prix engendre le mécontentement des consommateurs, relayé par les médias. Les politiques se voient contraints de répondre aux attentes des citoyens, le plus souvent en réglementant les prix afin de limiter les hausses de prix.

Pour les acteurs de la filière riz, les prix du riz blanc et du riz paddy sont également un sujet sensible. À qualité égale, afin d’écouler la production, les rizeries usinant la production locale doivent aligner le prix sur celui du riz importé.

Les paramètres permettant à toutes rizeries (Asie, Europe, Amérique, Afrique) de proposer un prix rémunérateur aux riziculteurs et de dégager une marge sont :

  • Un prix du riz long grain supérieur à celui de la brisure de riz (15 à 30 % pour l’origine asiatique)
  • Des couts de production compétitifs
  • Des subventions accordées à la filière
  • Un taux d’usinage d’au minimum 66 % (100 kg de riz paddy produit 66 kg de riz blanc)
  • Un taux de riz long grain d’au minimum 80 % (maximum 20 % de brisure de riz)
  • La commercialisation d’une partie de la production avec des variétés de riz naturellement parfumées ‘Jasmin’ ou ‘Basmati’, à des prix plus rémunérateurs que le riz ordinaire (rendements plus faibles pour le Basmati).

Or nous allons voir que la plupart de ces paramètres ne sont pas favorables aux acteurs de la filière riz au Sénégal et expliquent, le manque de compétitivité de la filière riz au Sénégal. Les perspectives ouvertes, suite à la décision prise en Conseil des Ministres du 24 février 2022 d’instaurer une subvention de 32 FCFA par kilo de riz paddy, sont également abordées.

Marchés mondiaux du riz blanc

Afrique de l’Ouest

Le droit de douane CEDEAO est de 10 % auquel chaque pays membre ajoute différentes taxes. Aussi, le total des prélèvements au cordon douanier varie de 12,9 % pour le Sénégal à 35 % pour le Niger.

Taxes à l’importation et prix du riz blanchi en 2021 (en FCFA/kg)

BéninBurkina FassoCame-rounCôte d’IvoireGhanaMaliMauri-tanieNigerSéné-galTogoNigé-ria
TAXES À L’IMPORTATION DU RIZ BLANC
Taxes %[1]30 %28 % 28 %43 %32 % 35 %13 %28 %70 %
Taxes FCFA/kg      148     
RIZ BLANC IMPORTE
Stade détail      563[2]   749[3]
RIZ BLANC 25 % – 50 % BRISURES IMPORTE
Stade détail     3754     
BRISURE 100 % IMPORTE
Stade détail      37545002 300  
RIZ BLANC LONG GRAIN LOCAL
Départ-usine  3907     290 6307
Stade de gros     3404     
Stade détail     440[4]4692    
RIZ BLANC 25 % – 50 % BRISURES LOCALES
Stade détail     350[5]    6543
BRISURE DE RIZ 100 %
Départ-usine  2907     280  
Stade détail      4302    

Les pays du golfe de Guinée (Bénin, Côte d’Ivoire, Nigéria, Togo), importent majoritairement du riz parfumé jasmin de Thaïlande et du Vietnam. Pour ces pays, le riz long grain (entier) varie de 14 % au Togo à 77 % au Nigéria. Il existe donc un marché porteur pour le riz entier local.

Les pays sahéliens (Sénégal, Mali, Niger), importent majoritairement du riz ordinaire. La particularité du Sénégal est d’importer presque exclusivement de la brisure de riz (99 % des importations). Ceci a pour conséquence de tirer vers le bas le prix du riz local.

Pars de marché des différentes catégories de riz blanchi importé 2013 – 2017[6]

BéninBurkina FassoCôte d’IvoireGhanaMaliNigerSéné-galTogoNigé-ria
Riz long grain27 %40 %74 %20 %20 %89 %1 %14 %77 %
Brisures de riz56 %57 %26 %80 %80 %4 %99 %66 %21 %

[1] Source : Commerce du riz et développement de la filière riz en Afrique de l’Ouest, une approche pour des politiques publiques plus cohérentes, IPAR & ECDPM, octobre 2020, p. 93

[2] Source : https://www.ndarinfo.com/Mauritanie-Le-Gouvernement-annonce-une-reduction-considerable-des-prix-des-denrees-alimentaires_a32323.html, 12 septembre 2021

[3] Source : Selected Food Prices Watch, NATIONAL BUREAU OF STATISTICS, AUGUST 2021

[4] Source : https://www.financialafrik.com/2020/04/04/covid-19-le-mali-face-a-la-flambee-du-prix-des-denrees-de-premiere-necessite/, Bamako, 4 avril 2020

[5] Source : COMMUNIQUE DES MARCHES AGRICOLES, Observatoire du Marché Agricole (OMA/APCAM), Période d’observation du 09 au 15 septembre 2021, zones de productions

[6] Source : DOCUMENT DE RÉFLEXION No 283, Commerce du riz et développement de la filière riz en Afrique de l’Ouest, ecdpm & IPAR, octobre 2020.

Autres pays

La brisure de riz indienne vendu CIF Dakar à environ 240 F/kg[1] provient de l’usinage des surplus de production de paddy achetés à 147 F/kg par l’État indien (prix minimum d’intervention). Elle constitue un sous-produit des rizeries. L’Inde applique généralement une subvention de 5 % sur cette brisure de riz de basse qualité exportée (dumping pour se débarrasser d’une surproduction de mauvaise qualité).

Les prix du riz blanc, très faibles en Inde et au Vietnam, s’expliquent par des couts de facteurs de production très bas et des niveaux de subventions importants au bénéfice des producteurs.

Taxes à l’importation et prix du riz blanchi en 2021 (en FCFA/kg)

Union européenneEspagneItalieIndeThaïlandeVietnam
TAXES À L’IMPORTATION RIZ LONG GRAIN
Taxes %   70 %52 %40 %
Taxes FCFA/kg115 000115 000115 000   
TAXES À L’IMPORTATION BRISURES DES RIZ
Taxes %   70 %52 %40 %
Taxes FCFA/kg84 00084 00084 000   
RIZ BLANC IMPORTE 5 % brisures
Départ-usine ou FOB en vrac (Indica) 407[2]407[3]196[4]245[5] 
Départ-usine ou FOB en vrac (Japonica) 41384138   

[1] Début 2021, avant la flambée des cours du fret maritime (+300 à + 400 % en septembre 2021).

[2] Source : https://www.mapa.gob.es/es/agricultura/temas/producciones-agricolas/cultivos-herbaceos/arroz/evolucion-de-los-precios-del-arroz/default.aspx, Ministerio de agricultura, pesca y alimentacion, Espana, prix en vrac, non conditionné, octobre 2021

[3] Source : https://www.mapa.gob.es/es/agricultura/temas/producciones-agricolas/cultivos-herbaceos/arroz/evolucion-de-los-precios-del-arroz/default.aspx, Ministerio de agricultura, pesca y alimentacion, Espana, prix en vrac, non conditionné, octobre 2021

[4] Source : https://www.grainmart.in/news/non-basmati-and-basmati-rice-prices-in-india-12-august-2021/ prix en vrac, aout 2021

[5] Source : https://en.vietnamplus.vn/lower-prices-will-make-it-easier-to-sell-rice-exporters/199613.vnp, prix en vrac, octobre 2021

Bilan

Le Sénégal affiche les prix du riz long grain et de la brisure de riz départ-usine le plus bas d’Afrique de l’Ouest.

Marchés mondiaux du riz paddy

Afrique de l’Ouest

Le prix du paddy varie de 130 FCFA / kg au Sénégal à 180 FCFA/kg en Mauritanie. Cette différence entre ces deux pays frontaliers s’explique principalement par des droits de douane supérieurs en Mauritanie.

Prix du paddy en 2021 (en FCFA/ka)

BéninBurkina FassoCame-rounCôte d’IvoireGhanaMaliMauri-tanieNigerSéné-galTogoNigé-ria
Ordinaire1603140[1]150[2]1603176[3] 180[4] 130  
Parfumé jasmin   180    145 308[5]

[1] Source : Bulletin économique sur le marché des céréales en Afrique de l’Ouest, N°54, N’Kalô, janvier 2021

[2] Source : Afrifood, 27 05 2021

[3] Source : Compte rendu de la rencontre du CIRIZ pour le partage, la validation des comptes d’exploitation et pour la fixation du prix du paddy pour la saison hivernale 2019-2020, 15 janvier 2020

[4] Source : Compte rendu de la rencontre du CIRIZ pour le partage, la validation des comptes d’exploitation et pour la fixation du prix du paddy pour la saison hivernale 2019-2020, 15 janvier 2020 et rizerie Rosso Mauritanie septembre 2021

[5] Source : https://www.vanguardngr.com/2021/06/why-price-of-rice-increased-from-n19000-to-n23000-ripan-explains/, 22 juin 2021

Autres pays

Bien que le riz blanchi importé au Sénégal provient principalement d’Asie, le prix du riz paddy y ait de 1 à 17 % supérieur à celui du Sénégal.

Prix du paddy ordinaire bord-champ en 2021 en FCFA/kg

EspagneItalieIndeThaïlandeVietnam
Ordinaire2351022010148[1]131[2]152[3]
Parfumé jasmin   18015 
Parfumé basmati  21611  

[1] Source : http://www.agmarknet.gov.in/, Etat du Penjab, 13 octobre 2021

[2] Source : https://www.ice.it/it/news/notizie-dal-mondo/190045, 16 septembre 2021

[3] Source : https://apps.fas.usda.gov/newgainapi/api/Report/DownloadReportByFileName?fileName=Grain%20and%20Feed%20Update_Hanoi_Vietnam_06-28-2021.pdf, Mai 2021

Bilan

Le prix du paddy au Sénégal est le plus bas de toutes les origines étudiées.

Cout des facteurs de production

Les engrais et l’énergie pour le pompage, la mécanisation et l’usinage sont parmi les principales charges d’une culture de riz. L’Inde est de loin le pays où les charges sont les plus faibles.

Prix des intrants et de l’énergie en juin 2018 en FCFA/kg

 FranceIndeMauritanieCôte d’IvoireSénégal
Engrais urée (FCFA/kg)19744 160160
Gasoil (FCFA/l)426531590 595
Électricité MT (FCFA/kWh)53408369147
Récolte moissonneuse (FCFA/ha)111 00036 500  128 700[1]

La subvention de 50 % accordée au Sénégal sur les engrais, représente 18 400 F/ha, soit 3,34 F/kg de paddy[2] à comparer aux 12,9 F/kg de subvention sur le prix d’achat du paddy accordée aux riziculteurs indiens.

Subventions en 2020 et 2021 en FCFA/kg

 FranceEspagneIndeSénégal
Subvention riziculteur (en FCFA par ha)380 455524 765  
Subvention engrais   24 %[3]
Subvention matérielle agricole   50 %
Subvention prix de soutien (en FCFA par kg de paddy)  12,9[4] 

[1] 18 % de la récolte, rendement de 5,5 t/ha, prix du paddy de 130 F/kg

[2] Base de rendement de 5,5 t/ha.

[3] Prix de l’urée non subventionné à 210 F/kg, urée subventionnée à 160 F/kg.

[4] Source : https://economictimes.indiatimes.com/news/economy/policy/india-invokes-peace-clause-again-as-rice-subsidies-exceed-10-cap/articleshow/82136756.cms?from=mdr, 19 avril 2021. Calcul : Les subventions s’élèvent à 6,31 milliards de dollars US pour une production de 184,5 millions de tonnes, soit 34,2 US$/t de riz blanc ou pour un taux d’usinage de 67 %, 22,9 US$/t de riz paddy, taux de change 1,17 US$ pour 1€.

Bilan

Le Sénégal est le pays où le gasoil et l’électricité sont les plus chers. La prestation pour la récolte est également très élevée du fait d’une très faible productivité (1 à 2 mois de prestation par an et temps d’immobilisation élevé en l’absence de stock de pièces de rechange taxées à 43 % à l’importation). L’engrais urée subventionnée n’est que 19 % moins cher que le prix pratiqué en France non subventionnée.

Autres facteurs de compétitivité

Améliorer la qualité du riz blanchi

Les acteurs de la filière n’ont pas d’emprise sur les cours mondiaux du riz. Par contre, certains choix techniques peuvent influencer sur la compétitive du riz local. Le taux d’usinage et de riz long grain sont 2 facteurs sur lesquels les transformateurs peuvent intervenir.

La plupart des rizeries implantées dans la vallée du fleuve Sénégal sont des unités de capacité modestes (2 à 4 t/h) de conception peu robuste et assurant une qualité d’usinage basique, voire médiocre. Le taux d’usinage est en moyenne de 60 % et le taux de brisures de 50 %. Pour améliorer ces performances, la filière devrait s’orienter vers des rizeries plus performantes, permettant de produire du riz blanchi avec une qualité équivalente au riz importé. La fertilisation potassique, encore trop peu pratiquée, permet aussi des gains de rendements de 1 à 2 t/ha dans le delta du fleuve Sénégal et une amélioration du taux d’usinage de l’ordre de 4 à 5 %.

L’on peut regretter cependant, qu’en l’absence de stratégie validée et partagée par l’ensemble des acteurs, la filière soit peu agile et a peu évoluée au cours des dernières décennies. Au cours de 5 dernières années, alors que la surcapacité d’usinage dans le delta est documentée, des bailleurs ont continué à accorder des financements pour implanter de nouvelles rizeries bas de gamme. D’autre part, les engrais potassiques ne sont toujours pas intégrés dans les expressions de besoin des crédits de campagne et ne sont toujours pas subventionnés.

Produire du riz parfumé

Une autre voie d’amélioration de la compétitivité de la filière est de produire du riz parfumé. Le prix de vente au Sénégal est 20 à 30 % supérieur à celui du riz ordinaire sur un marché très étroit (faible volume). À condition que l’interdiction d’exportation soit levée, il serait possible d’exporter vers les pays du golf de Guinée, gros consommateur de riz parfumé. Les expérimentations réalisées par la CASL entre 2019 et 2021 ont conduit au développement commercial de la variété IR 841, originaire des Philippines (1970). Introduite par AfricaRice Bénin en 2011 elle bien adapté aux conditions pédoclimatiques du delta et de la vallée du fleuve Sénégal.

Synthèse

Du fait des importations massives de brisures de riz (99 % des importations), un sous-produit des rizeries 15 à 30 % moins cher que le riz long grain, et de très faibles taxes au niveau du cordon douanier (12,9 %), les prix des différentes catégories de riz blanc importé ou local, sont les moins chères d’Afrique de l’Ouest. Il en résulte un prix du riz paddy aux producteurs également le plus bas d’Afrique de l’Ouest.

Du fait de couts de facteurs de production les plus élevés d’Afrique de l’Ouest et d’un niveau de subvention modeste, il en résulte un manque de compétitivité de la filière rizicole au Sénégal. Les analyses économiques réalisées par le CIRIZ du 15 janvier 2020 démontrent que le taux de marge des riziculteurs n’ayant pas financé leurs aménagements hydroagricoles est de l’ordre de 7 %. Les riziers qui pratiquent le prix de référence de 130 F/kg présentent une marge négative de l’ordre de 24 F/kg.

La filière rizicole sénégalaise n’est donc pas compétitive. La production stagne dans la vallée du fleuve Sénégal depuis 2010.

Les importations de riz n’ont cessé de s’accroitre au cours des 2 dernières décennies. Cette situation créée des emplois et de la richesse en Inde, en Thaïlande et au Pakistan au détriment des emplois et du pouvoir d’achat du monde rural au Sénégal.

Perspectives

Suite à la crise qui avait vu les cours mondiaux du riz augmentés en 2017 et 2018 avec une pointe de +330 % en juin 2008, les organisations de producteurs (ROPPA) et les ONG proposaient de passer les droits de douane au niveau de la CEDEAO de 10 à 35 %. Cette proposition n’a pas été retenue par le Sénégal.

Après plusieurs années de crise de la filière locale, les nouvelles hausses des couts des facteurs de production (engrais, redevance pour l’eau, emballages, main-d’œuvre …) intervenues ces dernières années menaçaient la pérennité de la filière.

Le Conseil des Ministres du 24 février 2022 a finalement pris la décision d’instaurer une subvention de 30 FCFA par kilo de riz paddy au profit des riziculteurs. Le 10 juin 2022 le prix de référence pour la récolte de saison sèche chaude 2022 a été fixé à 160 FCFA / kg par l’organisation professionnelle, incluant cette subvention. Elle devrait être versée par l’intermédiaire des rizeries agréées. Une subvention de 2 FCFA/kg a également été instituée afin de financer les organismes assurant la certification et la tierce détention du paddy stocké, avant d’être usiné.

Cette subvention va permettre aux riziculteurs d’améliorer leurs marges, ce qui redonnera de l’attractivité à la filière et devrait permettre d’accroitre la production dans les années à venir. Les riziers, dont l’activité est déficitaire (voir infra), sont les grands oubliés de cette mesure. Elles devront se contenter des 5,4 % d’augmentation du prix du riz importé au cours des 5 premiers mois de l’année, en comparaison à la même période de l’année 2021[1]. Cela ne sera probablement pas suffisant pour leur permettre de dégager une marge, d’autant que cette hausse est conjoncturelle. Elle est essentiellement due à des prix élevés du fret maritime et à la baisse de l’Euro face au Dollar américain.

Cette subvention devrait aussi avoir à moyen terme un effet bénéfique sur la structuration de la filière. Si les rizeries agréées sont les seules autorisées à acheter le paddy aux producteurs et si les producteurs sont les seuls autorisés à bénéficier des subventions, cela devrait contribuer :

  • À sécuriser les relations contractuelles entre les riziculteurs et les rizeries.
  • À garantir un prix d’achat du paddy de 160 FCFA / kg pour l’intégralité de la production alors que le prix de référence était appliqué par certaines rizeries uniquement sur la partie liée au remboursement du crédit de campagne.
  • À supprimer les intermédiaires, qui spéculent en achetant le paddy à la récolte pour le revendre plus cher quelques mois après.
  • D’instituer une traçabilité de la production.
  • De disposer de données plus fiables sur les quantités réellement produites et les rendements par hectare.

Cette transparence des relations contractuelles devrait permettre de disposer de données plus robustes pour déterminer l’évolution de la compétitivité réelle de la filière et mettre en œuvre des politiques efficaces pour accroitre la production nationale. 


[1] Source : Bulletin mensuel des statistiques économiques et financières de mai 2022, ANSD, p. 15, région de Dakar.

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