Ressources agronomiques sur les productions végétales au Sénégal

Tomate - Guide du producteur
La Tomate sous abris
Etude économique

Cette étude économique est réalisée pour une exploitation d’une surface initiale de 12 ha de tomate cerise avec une perspective d’évolution sur 48 ha et un développement de la gamme tomate : cerise, cocktail grappe et ronde calibre 57 / 67 mm.

- Itinéraire technique

Tomate cerise

Surface : 12 ha
Variété : Josefina, plants francs la 1ère année
Date de plantation : 1er octobre
Densité : 2 plants/m² sur 2 bras, soit 4 bras/m²
Cycle avant récolte : 7 semaines
Durée de la récolte : 20 à 22 semaines
Durée de préparation inter-campagne : 6 semaines
Rendement : 110 t/ha brut, 100 t/ha export

Essais et formation

Surface : 1 ha
Rendement tomate cerise et cocktail sur 0,5 ha : 80 t/ha brut, 60 t/ha export
Rendement concombre et melon sur 0,5 ha : 40 t/ha brut, 35 t/ha export

- Le personnel

Organisation de l'entreprise

Pour cette étude, le Directeur Général et le Directeur Administratif et Financier ont un statut d’expatrié, respectivement à plein temps et à mi temps. Le premier est en charge de la direction de l’entreprise. Le second est en charge du contrôle de gestion de l’entreprise et de l’efficience de l’outil de production. Le reste du personnel est recruté localement. A tous les niveaux, une période de stage préalable à l’embauche permet de sélectionner et former les employés. Pour l’encadrement cette formation vise à inculquer une base commune de connaissances sur le métier (agronomie, gestion), à fixer un objectif de campagne et à définir les responsabilités de chacun. A un même niveau de hiérarchie, chaque employé doit être en mesure d’assurer plusieurs fonctions et de remplacer ou seconder un collègue. Un centre interne de sélection et de formation assure l’organisation des stages et de la formation professionnel continue du personnel (théorie + pratique). Ce dispositif est la clé de la réussite de l’entreprise.

Figure 1 : Organigrammes du personnel de l'entreprise

Rémunération du personnel

Les journaliers sont rémunérés à 1705 CFA net / jour, congés payés inclus. Le coût pour l’entreprise est de 2000 CFA / jour, soit 3 € ou 35 Dh / jour. Le barème des salaires ci-dessous correspond aux pratiques locales pour des employés diplômés en début de carrière ou possédant une première expérience. Une prime de fin de campagne est allouée en fonction du résultat individuel. Afin d’éviter le départ des employés formés et compétents, il convient de prévoir des évolutions de carrières au sein de l’entreprise.

Tableau 1 : Barèmes des salaires pour la 1ère année en Cfa (2007)

Effectifs

Les effectifs en ouvriers et échassiers tiennent compte des conditions climatiques de la région où la croissance des plantes est plus rapide qu’au Maroc. Les employés sont permanents sauf pour les journaliers et les échassiers qui travaillent 5 à 9 mois par an.

Tableau 2 : Temps de travaux en jour / ha

Tableau 3 : Coût salarial pour l'entreprise en Cfa

- Les investissements

Les investissements et les dotations aux amortissements pour la 1ère année sont présentés dans le tableau suivant, en supposant que l’entreprise soit crée au 1er juin 2008. Chaque ligne d’investissement est issue d’une analyse dont le détail peut être communiqué par la suite. Il s’agit toutefois d’une estimation qui peut évoluer en fonction des cours des matières premières (acier et plastiques). Elle devra être validée par une mission d’étude qui définira l’implantation de l’exploitation et analysera les contraintes du milieu : eau, électricité, main d’oeuvre… Elle sera complétée par la consultation des fournisseurs, des administrations, des banques et bailleurs de fonds.

Pour l’exportation, ces investissements sont exonérés de droit de douane et de TVA. 

Les investissements sont classés en 2 catégories :
-Les investissements spécifiques, directement liès à la culture choisie ;
-Les investissements non spécifiques, réalisés quelques soit la culture, sous abris ou de plein champ ;
La performance de l’outil de production dépend directement du choix et des moyens consentis aux investissements spécifiques. Ils sont donc prioritaires. Les investissements non spécifiques sont généralement limités tant que la société n’est pas bénéficiaire en ayant recourt par exemple à du matériel d’occasion. Ils peuvent éventuellement être remplacés lorsque cela est possible par de la location ou du leasing. Bien que plus coûteux que l’achat ils permettent de mobiliser les capitaux disponibles pour l’activité de production. Ici, par mesure de simplification, tous ces postes sont considérés comme des investissements.

- Charges spécifiques

Abris canariens

Le bois étant rare au Sénégal, les abris sont de type canarien métallique de 6 m de haut. Il diffère des abris canariens rencontrés dans la Souss Massa, car l’absence de pluie pendant le cycle de production dispense l’emploie de plastique. La structure supportant une couverture 100 % filet 22×10 est réalisée avec un maillage de 1 m x 1 m sur la base d’un quadrillage de poteaux métallique en 8,50 m x 5 m, sans poteaux de soutient de palissage intermédiaire pour la tomate cerise. Ce poste inclue également un planage des parcelles.

Filets 22x10

Le filet 22×10 assure à la fois une protection contre la mouche blanche et le vent important dans cette région à certaine période et l’obtention d’un climat moins sec très favorable au développement des cultures. L’insolation intense de cette région, limite la durée de vie des filets de très bonne qualité à environ 3 années.

Station de tête

La station de tête comprend :
– une pompe basse pression installée au bord d’un bras du fleuve Sénégal ;
– une canalisation d’environ 2 km de long et de à 160 mm ;
– un bassin au centre de l’exploitation de 2 à 3000 m3 ;
– une pompe de reprise, une batterie de filtres à sables et à tamis, un kit d’injection d’engrais par venturi, 6 bacs d’engrais et une station météo et un ordinateur ;
Le bassin alimenté en eau au besoin, 24 h / 24 h si nécessaire, assure une autonomie de la ferme de 2 ou 3 jours en cas de panne. Il permet également de décanter l’eau plus ou moins chargée en sables et limons selon les périodes de l’année. La pompe de reprise et le kit d’injection sont commandés par l’ordinateur en fonctions du rayonnement global transmis par la station météo et selon les consignes du responsable de ferme.

Arrosage

Le poste arrosage comprend le réseau primaire et secondaire ainsi que des goutteurs de type Nétafim ou T-tape bas débit (0,5 à l l/h), adaptés aux sols très filtrants. Si le  planage des parcelles ne peut-être réalisé, il convient d’utiliser du goutteur en ligne autorégulant, beaucoup plus cher (non pris en compte).

Brumisation

Malgré un coût non négligeable, cet investissement est une sécurité en période chaude et ventée pour éviter la perte de 2 à 3 bouquets par campagne : début de cycle et courant mars.

Poste fixe

Cet investissement comprend la pompe de traitement, le réseau et les lances. Il inclus également 2 atomiseurs pour les poudrages.

Petit matériel de production

Le poste petit matériel inclus des échasses, des chariots de récolte et du petit outillage.

- Charges non spécifiques

Foncier

Bien que les terres agricoles de la région de St. Louis soient attribuées gratuitement par l’Etat via les communautés rurales et la préfecture, le budget prévu ici permet de couvrir les différents frais de prospection, de droit d’enregistrement et d’éventuel dédommagements d’ayants droit. Y sont également inclus, une clôture et l’aménagement d’une piste permettant l’évacuation des récoltes par camions.

Bâtiments

Ils sont constitués de 3 bâtiments : production, administratif et logement du personnel. Le 1er, implanté à l’entrée des serres, est constitué des magasins engrais, phyto et intrants, la station de fertigation, le poste fixe et un bureau. Le 2nd, implanté à l’entrée du terrain, est constitué de bureaux accueillant la direction, les achats et la paie, ainsi qu’une sale de réunion. Le 3ème, implanté à proximité de l’exploitation, accueille une grande partie des échassiers et du personnel assurant l’irrigation et les traitements phytosanitaires, sélectionnés à l’échelle national, soit environ une cinquantaine d’employés.

Matériel

L’investissement en matériel comprend un tracteur 4×4 de 60 ch accompagné des outils de travail du sol, d’un élévateur et d’une remorque. Les récoltes sont évacuées par camions de préférence pris en location qui assure en même temps le transport du personnel. A défaut il conviendra d’inclure dans l’investissement un camion plateau 4×4 de 5 tonnes.

Automobiles

Deux véhicules de tourisme assurent le transport du personnel d’encadrement logé à St. Louis et la logistique de léexploitation, nécessitant des déplacements dans la région et sur Dakar.

Matériel de bureau

Le poste matériel de bureau permet d’équiper les bâtiments de production et de l’administration en mobilier et ordinateurs.

Tableau 4 : Immobilisations en Cfa

- Les marges directes

Les marges directes sont calculées par production, comme suit :

- Produit des ventes

Tomate cerise

Comme le montre les tableaux suivants, le produit des ventes de 1 ha de tomate cerise, qu’il soit produit à St. Louis ou à Agadir, est sensiblement le même. La moyenne des prix de vente sur les 3 dernières années donne un léger avantage à la production de St. Louis, grâce à une production plus concentrée sur les mois les plus rémunérateurs de décembre à avril.

Tableau 5 : Tomate cerise de St. Louis - Produit brut export/ha

Tableau 6 : Tomate cerise d'Agadir - Produit brut export/ha

Les écarts de tomate cerise  sont valorisés sur le marché local à 45 Cfa/kg à St. Louis contre environ 1,5 Dh/kg (90 Cfa/kg) à Agadir.

Essais et formation

Un demi hectare destiné à la formation, planté en tomate cerise dès la mi-septembre, est commercialisé avec un rendement export plus faible. L’autre demi hectare sert de pépinière puis est affecté aux essais variétaux de tomate cerise, cocktail et grappe ainsi que concombre et melon.

Tableau 7 : Tomate cerise, serre formation - Produit brut export/ha

Tableau 8 : Tomate cocktail, serre d'essais - Produit brut export/ha

La station de conditionnement des GDS peut éventuellement conditionner et commercialiser à l’export le concombre et le melon à un prix qu’il conviendra de d’finir. Pour cette ‘tude, ils sont évalués à 0,8 €/kg pour l’export et 50 Cfa/kg pour les écarts

- Charges opérationnelles

Charges opérationnelles variables

Comme le montre le tableau suivant, les charges de fertilisation sont plus élevées à St. Louis qu’à Agadir. L’eau d’irrigation et le sol de la région d’Agadir étant chargés en éléments minéraux, la fertilisation et notamment les apports en calcium sont faibles. Les coûts d’importation des engrais sont également plus élevés au Sénégal. Par contre, les charges de main-d’oeuvre et de production de plants francs sont moins un peu moins élevées. Au final, les charges opérationnelles des deux zones de production sont pratiquement identiques.

Tableau 9 : Charges opérationnelles variables en Cfa

Charges directes

Afin de déterminer la rentabilité de chaque production, les charges directes (charges d’équipements spécifiques + intérêts d’emprunts de ces équipements) sont affectés par culture en fonction du temps d’occupation des abris et de la part occupée dans l’assolement. Le solde non affecté est inclus aux charges de structure.

Tableau 10 : Répartition des éléments spécifiques en Cfa

Marges directes

Les marges directes sont établies par production. Les plants n’étant pas vendus à l’extérieur de la ferme, les charges de cette activité sont réaffectées aux autres productions.

- Résultat de l'exercice

Tableau 11 : Frais généraux et résultat de l'exercice

- Plan de trésorerie

Ventes

Le délai d’encaissement des apports à la structure commerciale est évalué à 60 jours pour les ventes à l’export : 15 jours de logistique client + 30 jours de délai de paiement client + 15 jours délai paiement station de conditionnement. Ce délai est ramené à 30 jours pour les ventes locales.

Charges salariales

Par mesure de simplification, les charges sociales sont mensualisées, ainsi que les primes de fin de campagne pour la main d’oeuvre de production. Les primes provisionnées pour le mois de mai pour le personnel mensualisé.

Charges de production

Les charges opérationnelles de production sont constituées en grande partie d’intrants importés livrés en août, octobre, décembre et février. Le paiement est réputé être comptant à la commande, soit 60 jours avant la livraison.

Tableau 12 : Répartition des besoins en intrants et prestations de production

- Charges d'expédition

Les charges d’expédition sont prises en charges par la structure commerciale et déduite du produit des ventes exports.

- Frais généraux

Par mesure de simplification, une grande partie des frais généraux sont mensualisés : loyers des logements, personnel de maison, entretient et carburant des véhicules, frais postaux et de télécommunication,… Ceux liès à la création de l’entreprise (honoraires d’avocat) ou nécessitant d’être stockés (outillage et pièces de rechange) sont pour partie imputés sur le mois de juin et pour partie réparti sur les autres mois.

Tableau 13 : Budget courant de trésorerie en Cfa x 1000

Conclusion

La rentabilité de l’investissement est d’environ 23 % la 1ère année si le projet est entièrement autofinancé. Elle atteint 41 % si les immobilisations et la trésorerie sont financées par des prêts bancaires respectivement à hauteur de 53 % et 20 %.

Tableau 14 : Rentabilité financière pour un rendement de 100 t/ha

Tableau 15 : Variation du résultat en Cfa

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