Ressources agronomiques sur les productions végétales au Sénégal

Riz - Guide du producteur
Partie II : L’exploitation
Analyse technico-économique

En 2000, la double riziculture avec un rendement de 6 t/ha par cycle permet un résultat de 400 000 CFA/ha. L’obtention de ce rendement par le plus grand nombre d’exploitants se heurte à une absence de maîtrise technique mais aussi à des déficiences chroniques de financement de la filière.

Une fois établis, les éléments comptables permettent un diagnostic technico-économique de l’exploitation. Pour les périmètres rizicoles privés de la vallée, on constate généralement que les charges spécifiques sont élevées (Tableau 17). Ceci est dû à une consommation importante en gasoil pour l’irrigation et à des frais de récolte élevés. A partir de ces informations, un conseillé agricole peut proposer des solutions techniques pour réduire les charges spécifiques : stations de pompages plus économiques, parcellaire permettant de rentabiliser le matériel de récolte… La réduction des charges spécifiques permet d’accroître la marge nette et de financer l’intensification de la culture. Les éléments comptables permettent également d’établir des budgets prévisionnels pour prévoir par exemple, l’incidence d’un nouvel investissement.
Dans l’exemple présenté ici, le tableau d’amortissement et le compte de résultat sont établis pour une exploitation privée de 100 ha qui pratique une campagne rizicole par an, en hivernage. On suppose que l’exploitant bénéficie auprès du crédit agricole des prêts bancaire suivants, avec un taux d’intérêt à 12 % l’an :
    – 1 prêt matériel de 35 millions sur 7 ans : matériel neuf au 1er janvier 1994.
    – 1 prêt de campagne de 25 millions sur 6 mois.

L’investissement total consenti est important, 90 millions de CFA soit 900 000 CFA à l’hectare, alors que l’investissement nécessaire à la mécanisation des opérations culturales ne représente qu’environ 7 millions de CFA pour du matériel d’occasion. Il serait du double pour du matériel neuf. L’amortissement annuel de l’investissement total représente une charge d’exploitation de 9  800 000 CFA soit 98 000 CFA/ha. Le niveau des charges d’exploitation est sensiblement identique pour les 2 modes de cultures, la mécanisation permettant une forte économie de main d’œuvre.
Le seuil de rentabilité, hors rémunération du capital immobilisé (terres, apport financier de l’exploitant) se situe autour de 5 t/ha pour une exploitation pratiquant une campagne par an. En fait, le résultat net d’exploitation peut varier beaucoup en fonction du rendement et du nombre de campagnes réalisées par an (Tableau 20). La généralisation de la double culture annuelle, avec un objectif de 6 t/ha permet de dégager un résultat de 400 000 CFA à l’hectare. Ce résultat peut attirer de nouveaux investisseurs et permettre de développer la filière riz dans la vallée du Sénégal. Cet objectif ne peut être atteint que par un respect scrupuleux des calendriers culturaux. Or, au-delà des contraintes techniques, celui-ci est souvent compromis par un manque de trésorerie des exploitations. Les banques mauritaniennes et sénégalaises de crédit agricole respectent rarement les échéances de libéralisation des prêts de campagnes. Pourtant un calendrier de travail chargé en début de campagne ne peut-être respecté par l’exploitant si les intrants (semences, engrais, herbicides, gasoil) ne sont pas livrés avant de commencer les semis. C’est là un des défits majeur de la filière riz pour assurer sa rentablité.

Tableau 20 : Variation du résultat net en CFA/ha en culture mécanisée

Sommaire

Partie 1 : La culture

Partie 2 : L'exploitation

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