Ressources agronomiques sur les productions végétales au Sénégal

Riz - Guide du producteur
Partie II : L’exploitation
Gestion de la production

Selon que les opérations culturales soient réalisées manuellement ou mécaniquement le rendement de la culture dépendra en grande partie de la qualité du travail. Ceci nécessite d’organiser et de planifier à l’avance chaque intervention.

- Culture manuel

Afin d’obtenir une très bonne répartition des semences, des engrais et des traitements, la meilleure méthode consiste à jalonner la parcelle pour matérialiser des bandes de 12 m de large. Les travaux se font alors de la façon suivante :
– Semis, épandages d’engrais, traitements à la bouteille : 2 personnes par bande, distante de 6 m l’une de l’autre.
– Traitements au pulvérisateur à dos : 4 personnes par bande, distante de 3 m.
– Traitements à l’atomiseur : 3 personnes par bande, distante de 4 m.
Ces équipes de 2 à 4 personnes assurent les travaux à raison de 4 à 5 ha par jour. Les produits sont préparés à l’avance en bordure de parcelle par le chef d’exploitation et le conducteur : mise en sac de 15 kg pour les semences et les engrais, préparation de la bouillie à pulvériser dans des fûts en plastique de 200 litres, etc…
Le tableau suivant présente l’organisation du travail pour une exploitation de 40 à 50 ha avec des équipes de 2 personnes. Seul la pulvérisation à la pompe à dos du Propanil nécessite 4 personnes. Pour un périmètre bien aménagé, l’irrigation et le drainage sont assurés par deux irrigateurs du semis à l’épandage du Londax, puis un seul suffit jusqu’à la récolte.

Tableau 14 : Personnel nécessaire aux travaux culturaux pour 40 à 50 ha

L’on constate que sur les périmètres privés d’une certaine importance, la programmation des travaux culturaux est rarement respectée en culture manuelle pour les raisons suivantes :
– intrants et gasoil ne sont pas en totalité sur place au semis, par manque de financement ;
– les parcelles inaccessibles avec un véhicule nécessitent un transport à dos d’homme ;
– les diguettes fragiles et les parcelles trop petites nécessitent beaucoup de main d’œuvre ;
– le matériel est mal entretenu et tombe en panne : GMP, véhicule, pulvérisateurs…
Pour palier à cette mauvaise gestion, le chef d’exploitation est contraint d’augmenter fortement le personnel temporaire peu qualifié qui réalise le plus souvent sans conviction, un travail pénible et mal payé. Pour une exploitation de 50 ha, au lieu d’employer 7 temporaires pendant moins de 2 mois, il n’est pas rare qu’il soit obliger de faire appelle à une douzaine de manoeuvre pendant plusieurs mois. Il en résulte qu’au delà de 50 ha, ce système d’exploitation devient rapidement ingérable et coûteux. Il est surtout à l’origine des rendements médiocres généralement constatés sur ce type d’exploitation.

- Culture mécanisée

L’introduction de la mécanisation et un aménagement des casiers adapté permettent la gestion d’un périmètre rizicole de 50 à 200 ha avec 3 employés permanents :
– Un chef d’exploitation : c’est un technicien de niveau BAC ou BTA (Brevet de Technicien Agricole) chargé de définir les programmes culturaux, de la logistique de l’exploitation, de diriger le travail et de seconder les autres employés lors cela est nécessaire : période de semis et de récolte. Il conduit le tracteur et a si possible de bonnes connaissances sur l’entretien du matériel. 
– Un ouvrier agricole qualifié de niveau CAP ou BEP qui a une bonne connaissance de la culture du riz et qui effectue les principaux travaux culturaux au tracteur : travail du sol, semis, épandages d’engrais, traitements herbicide. Si l’exploitation en ai équipée, il conduit la moissonneuse batteuse pour la récolte.
– Un ouvrier agricole capable de gérer l’irrigation, d’aider l’ouvrier qualifié pour l’entretien du matériel et de jalonner les parcelles.
Ce personnel loge sur l’exploitation. Pour que l’exploitation puisse assurer leur salaire toute l’année, la double riziculture ou la culture en contre saison froide d’une autre spéculation est souhaitable. Un ou deux manoeuvres temporaires peuvent parfois être nécessaire pour la manipulation des sacs d’engrais, de semence ou de récolte, pour effectuer des petites réparations sur les ouvrages et les diguettes ou pour assurer si nécessaire l’irrigation de nuit.
La mise en culture peu atteindre 15 ha par jour, à condition de disposer d’une station de pompage suffisamment puissante. Un épandeur d’engrais et un pulvérisateur d’une largeur de travail de 12 m permettent de travailler plus de 2 ha à l’heure, ce qui est suffisant, même en période de pointe de travaux : 1er épandage d’engrais + 1er traitement herbicide.

Sommaire

Partie 1 : La culture

Partie 2 : L'exploitation

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