Ressources agronomiques sur les productions végétales au Sénégal

Riz - Guide du producteur
Partie I : La culture
Intervenir sur le milieu pour accroître les rendements

Les variétés actuelles, sous ce climat favorable à fort ensoleillement, offre un potentiel de 10 à 13 t/ha lorsque la plante est placée dans un milieu naturel idéal : absence de parasitisme, sol perméable suffisamment pourvu en éléments minéraux, etc… Un périmètre rizicole bien aménagé et le respect des calendriers culturaux et de l’itinéraire technique permettent d’obtenir des rendements de 6 à 8 t/ha. Pour obtenir des rendements encore plus élevés, le riziculteur, aidé de conseillers agricoles, doit identifier et intervenir sur les facteurs limitants. Ces facteurs limitants sont spécifiques à chaque région de production. Quelques exemples d’interventions complémentaires sont présentés ci-après.

- Lutte contre les insectes

Les dégâts d’insectes ont une incidence sur le rendement variable mais non négligeable. Les parasites les plus à craindre sont les suivants :

Les Chenilles de papillons

Ce sont en particulier les Sésamies et Pirales qui minent les tiges. Les dégâts se reconnaissent à la présence d’épis blancs stériles dans la parcelle et la présence de chenilles dans les tiges lors de la montaison et de l’épiaison. Certaines variétés sont plus sensibles que d’autres aux attaques. En fonction de la période des voles de papillons, il peut être nécessaire de pulvériser entre le stade plein tallage et montaison :

– un pyréthrinoïde comme par exemple 0,15 l/ha de Karaté ou 0,3 l/ha de Décis ;

– du bacilus thuringiensis comme par exemple 1 kg/ha de Batik Granulé GR.

Les sautériaux

Ces insectes dévorent les feuilles sur les cultures d’hivernage. Le traitement au pyréthrinoïde est généralement suffisant.

- Luttes contres les maladies

Les maladies du riz sont nombreuses, mais aujourd’hui, les variétés tolérantes permettent de limiter l’incidence économique pour la plupart d’entre elles. Actuellement, seul le traitement des semences est préconisé. Il est normalement effectué par les maisons de semence pour la semence certifiée. Dans le cas contraire, il convient d’utiliser un fongicide en poudre à base de thirame. Les autres facteurs pouvant limiter le développement des maladies sont le brûlis ou l’enfouissement des chaumes par un labour dès la récolte, une fumure azotée raisonnée et l’introduction d’une rotation culturale avec des cultures sèches : patate douce, maïs, sorgho, etc…

- Lutte aviaire

L’enrobage des semences avec du Thirame permet de limiter les dégâts au semis. Avec les variétés Sahel, les dégâts à la récolte sont généralement limitées, à condition de récolter à maturité. La lutte à grande échelle contre les oiseaux tisserins et mange mil nécessite l’emploie de produits ULV homologués, pulvérisés par avion ou à l’aide de véhicule tout terrain à certaines heures de la journée dans les zones de nidification. Elle est entreprise par les services techniques des états (DPV au Sénégal). Bien que d’action limitée, il est également possible d’utiliser en complément des canons effaroucheur à gaz. L’utilisation de fusils de chasse complète ce dispositif pour éviter que les oiseaux s’abituent au bruit des canons. Ces oiseaux font leur nids sur des arbres touffus comme les acacias ou les balanites mais par sur ceux élancés comme les eucalyptus ou les prosopis. 

- Connaître son sol pour améliorer sa fertilité

L’amélioration de la fertilité des rizières, afin d’obtenir de meilleures rendements, est possible grâce à l’analyse de terre. Par expérience, l’on constate que les laboratoires d’analyses de la sous-région ne sont pas certifiés par un organisme indépendant et ne fournissent pas d’interprétation agronomique des résultats. Aussi, pour l’heure, seules les analyses granulométriques et chimiques réalisées en Europe sont exploitables, pour un coût unitaire d’environ 40 000 CFA. Cependant, un prélèvement de sol envoyé en même temps à un laboratoire de Dakar et un autre en Europe peut servir de référence pour l’interprétation des autres prélèvements analysés uniquement à Dakar. Les prélèvements sont effectués par l’exploitant selon les préconisations du laboratoire. A défaut, les résultats d’analyse d’une société ou d’un projet installé à proximité, pourront être consultés, à condition que la nature du sol soit semblable. Les analyses présentées si après sont un exemple de sols hollaldé très argileux et peu salés, couramment rencontrés en rizières, en amont de Rosso.

Tableau 1 : Analyse granulométrique, périmètre principal SDPA, Bagdad, Rosso

Tableau 2 : Analyse chimique, périmètre principal SDPA, Bagdad, Rosso Mauritanie

L’interprétation de ces analyses montre que pour améliorer le rendement d’une culture rizicole, l’exploitant peut améliorer la fertilité de ce sol de la façon suivante :

Aménagement du périmètre

    Ce sol argileux, légèrement salé, lent à se ressuyer, nécessite un bon réseau de drainage pour éviter les remontés de sel et permettre une récolte à maturité. Il est prudent de prévoir des drains de 1 m de profondeur en bordure de parcelle et une station de drainage capable d’évacuer l’eau du périmètre en moins d’une semaine lors des assecs et de la récolte.

Préparation du sol

    Ce sol doit être travaillé dans de bonnes conditions d’humidité. Pour éviter l’appauvrissement du sol en matière organique, il préférable d’éviter le brûlis des pailles, mais plutôt de les enfouir, après une pré-irrigation, immédiatement suivie d’un ou deux passages d’offset. Un passage de rouleau ou de lame en sol sec assure une bonne préparation du lit de semence.

 

Tomate allongée, calibre intermédiare

Amendement calcaire

Ce sol étant très acide (pH eau 5,2), il y a un risque de carence en molybdène et l’efficience des apports en engrais azoté est faible. Un chaulage de redressement est conseillé pour la riziculture, indispensable pour toutes autres cultures, afin de ramener le pH eau à 6,5. La craie finement broyée des carrières de Barny près de Ruffisque – environ 50 % de CaO – est utilisée à raison de 2 apports de 3 t/ha à un an d’intervalle. Elles est épandue sur les chaumes avant labour. Un chaulage d’entretien de 3 t/ha est ensuite réalisé tous les 4 ans.

Fertilisation de redressement

Ces analyses confirment la pauvreté en phosphore (P2O5) de la plupart des sols de la vallée. En production de semence ou pour des riz de haute qualité l’apport normalement conseillé de 100 kg/ha de phosphate d’ammoniaque apporté au semis peut-être majoré de 50 kg/ha. Un apport de redressement n’aura aucun effet sur le rendement en sol argileux très acide, si un chaulage de redressement n’est pas pratiqué. L’apport d’engrais potassique (K2O) semble inutile pour le riz dans ce type de sol mais peut parfois être nécessaire en sol léger (pauvre en argile).

Apport d’oligo-éléments

Concernant les oligo-éléments, il convient d’intervenir pour le zinc (Zn). L’apport peut se faire au sol après un chaulage, à raison de 10 kg/ha de sulfate de zinc, mélangé à la terre lors de l’offsetage. Une pulvérisation foliaire au stade fin tallage est également possible, éventuellement en association avec un traitement insecticide.

 

Sommaire

Partie 1 : La culture

Partie 2 : L'exploitation

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